Ni Dieu ni Diable
Le refus des mythes surnaturels.
Pas de transcendance
Le Féralisme refuse toute explication surnaturelle de la condition humaine.
Il n'y a : - Pas de Dieu qui a créé le monde - Pas de Diable qui tente l'humain - Pas d'âme immortelle - Pas de plan divin - Pas de jugement dernier - Pas de karma - Pas de réincarnation
Il n'y a que la matière, l'énergie, et les lois physiques.
Pas de morale transcendante
L'Artificialité n'est pas un "péché". Le réensauvagement n'est pas une "rédemption". La loi naturelle n'est pas un "bien moral".
Ce sont des faits matériels : - L'Artificialité transgresse les lois physiques du vivant → effondrement - Le réensauvagement réintègre ces lois → survie possible - La loi naturelle est la réalité, pas un idéal
Pas de jugement. Seulement des conséquences.
Pas de punition divine
L'effondrement écologique n'est pas une "punition" pour nos "péchés".
C'est la conséquence mécanique du dépassement des capacités de charge des écosystèmes.
- Déforestation → érosion des sols → famines
- Émissions de CO₂ → réchauffement → événements extrêmes
- Extraction pétrolière → dépendance → effondrement quand le pétrole manque
Cause → effet. Pas de divinité en colère.
Pas de salut
Il n'y a pas de "sauveur" : - Pas de Messie qui viendra nous sauver - Pas de technologie miracle - Pas de révolution providentielle - Pas d'extraterrestres bienveillants
Il n'y a que nous, nos corps, notre lucidité, nos actes.
Pas de culpabilité
La religion fonctionne par la culpabilité : - "Tu es pécheur" - "Tu dois te repentir" - "Tu dois obéir à Dieu"
Le Féralisme refuse cette logique.
Nous ne sommes pas coupables. Nous sommes le produit d'une trajectoire historique.
Comprendre n'est pas juger. Agir n'est pas expier.
Comprendre sans juger
La domestication n'est pas une faute
Le feu a été domestiqué il y a des centaines de milliers d'années.
Ceux qui l'ont fait ne pouvaient pas savoir qu'ils enclenchaient la trajectoire vers l'Artificialité.
Ils ont fait ce que leur biologie leur dictait : chercher la survie, le confort, la sécurité.
L'Artificialité n'est pas "le Mal"
C'est une logique systémique qui s'auto-renforce.
Chaque génération hérite d'un système plus complexe, plus contraignant, plus inéluctable.
Accuser "le capitalisme", "les riches", "les politiques", c'est ne pas voir que tous sont pris dans la même trajectoire.
Les humains ne sont ni bons ni mauvais
Ils sont des animaux programmés qui réagissent à leur environnement.
Dans l'Artificialité, ils deviennent pathologiques. Dans la loi naturelle, ils retrouvent leur équilibre.
Ce n'est pas une question de morale. C'est une question d'écologie.
Refuser la consolation
Les religions offrent une consolation : - "La souffrance a un sens" - "Il y a une vie après la mort" - "Dieu a un plan" - "Tout finira bien"
Le Féralisme refuse cette consolation.
La souffrance n'a pas de sens. Elle est. Il n'y a pas de vie après la mort. On meurt et on pourrit. Il n'y a pas de plan. Il y a le chaos et la complexité. Rien ne finira bien. L'effondrement arrive.
Accepter cela, c'est devenir lucide.
Accepter la mort
La religion promet l'immortalité : - Paradis - Réincarnation - Résurrection
L'Artificialité promet l'immortalité : - Médecine - Cryogénisation - Transhumanisme
Le Féralisme accepte la finitude.
On naît. On vit. On meurt. On nourrit d'autres organismes.
C'est le cycle. C'est le fonctionnement matériel du vivant.
Refuser la mort, c'est refuser le vivant.
Une éthique matérialiste
Sans Dieu, sans morale transcendante, comment agir ?
Principe 1 : Survie
Tout être vivant cherche à survivre. C'est une loi biologique, pas morale.
Le réensauvagement est une stratégie de survie.
Principe 2 : Réciprocité
Dans la loi naturelle, tout est échange.
Donner et recevoir. Prendre et rendre.
Pas par "devoir moral", mais parce que c'est comme ça que les écosystèmes fonctionnent.
Principe 3 : Limite
Reconnaître qu'on ne peut pas tout faire, tout avoir, tout être.
Accepter les limites : du corps, du territoire, de la vie.
Principe 4 : Lucidité
Voir le réel tel qu'il est. Pas tel qu'on voudrait qu'il soit.
Comprendre la trajectoire. Accepter les conséquences.
Ni espoir ni désespoir
L'espoir est une croyance : "Ça va s'arranger" "On va trouver une solution" "L'humanité va se réveiller"
Le désespoir est une croyance : "Tout est foutu" "On ne peut rien faire" "Autant se laisser mourir"
Le Féralisme refuse les deux.
Il y a ce qui est. La trajectoire. L'effondrement. La possibilité du réensauvagement.
Pas de croyance. Juste l'observation et l'action.
Conclusion
Sans Dieu, sans Diable, sans morale, sans espoir, sans consolation.
Juste le réel.
Et dans ce réel : la loi naturelle, la trajectoire, l'Artificialité, le réensauvagement.
C'est suffisant.